FINISH VAISALA TO ACQUIRE LEOSPHERE

 In Transactions

Publié le 8 octobre 2018

Leosphere, le champion du lidar, racheté par le finlandais Vaisala

La jeune société qui exploite une technologie de l’Onera est devenue un des spécialistes mondiaux de la technologie lidar. Elle est reprise par l’industriel européen numéro un mondial des technologies météo.

Leosphere, encore une aventure française qui se termine à l’étranger. La jeune société, spécialiste de la technologie lidar, a été rachetée par le finlandais Vaisala, numéro un mondial des systèmes météo pour 38 millions d’euros. L’entreprise finlandaise reprend l’intégralité du capital détenu depuis 2015 par le management et les fonds Oraxys et Idinvest Partners, qui avaient investi 20 millions d’euros en 2013 et 2014. Leosphere et Vaisala se connaissent bien, puisque, depuis trois ans, le premier fournit sa technologie au second. Celui-ci, numéro un mondial de la mesure environnementale et industrielle, l’intègre dans ses systèmes qui équipent la moitié des aéroports du monde.

Transfert de technologie

« L’enjeu est de financer une croissance que nous voulons durable et de long terme. Le fait de s’allier à un industriel était indispensable. L’adossement à un partenaire financier présente moins de garanties et nous avons donc préféré anticiper la sortie de nos fonds. Quant à Vaisala, c’est un groupe européen et nous restons une entreprise de droit français », explique Alexandre Sauvage, le cofondateur de l’entreprise.

L’entreprise, qui a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 27 millions d’euros, emploie 135 personnes, va conserver son identité commerciale, son management et emménager dans son usine de 4.000 mètres carrés bientôt construite à Saclay, au terme d’un investissement de 7 millions d’euros financé par emprunt bancaire et l’appui de bpifrance.

Le parcours de Leosphere est typique de bien des jeunes PME innovantes. L’entreprise est née en 2004 pour exploiter une technologie mise au point dans un laboratoire de l’Onera (Office national d’études et de recherches aérospatiales) par le chercheur Jean-Pierre Cariou, devenu ensuite son directeur R&D. Le lidar, un rayon lumineux qui utilise le même principe que le radar, permet une mesure très précise de la vitesse du vent.

Méfiance des industriels

Leosphere s’attaque d’abord au marché de la météo, mais connaît ses premiers succès à partir de 2007 dans l’éolien. Il s’agit alors de caractériser les gisements de vent avant de construire des fermes éoliennes. Le décollage survient lorsque Leosphere perfectionne la technologie qui permet en anticipant le vent de piloter et d’améliorer la productivité des éoliennes.

Leosphere, qui a déployé un millier de lidars dans l’éolien, plus de 60 % de son activité, ne réalise que 5 % de ses ventes en France. Même si les éoliennes ont poussé moins vite qu’ailleurs, certains industriels français de l’énergie comme EDF ou Engie lui ont fait confiance. Il fut en revanche difficile de convaincre les grands donneurs d’ordres de la météorologie ou de l’aéronautique. Leosphere vient de signer des contrats avec Hong Kong, Riga, Palerme ou Hô Chi Minh-Ville, mais n’a jamais vendu de système à des aéroports français. A l’exception d’Aéroports de Paris mais pour… Eurocontrol.

Leosphere, tout en étant très aidé et financé par la puissance publique, a poursuivi sa collaboration activement avec l’Onera et développé sa propriété industrielle avec une dizaine de brevets. « Un lidar occupe aujourd’hui l’espace d’un petit réfrigérateur ; à partir de 2020 il tiendra dans une boîte à chaussures. Si bien que l’on anticipe de nouveaux usages des lidars. A bord des avions, par exemple », assure Alexandre Sauvage.

Source : Les Echos